À Martignargues, Céline Bros cultive les fleurs de la raison

Par Ysis Percq - Photographe Patrick Aventurier

La fleuriste milite pour remettre la fleur locale et de saison au goût du jour.

La saisonnalité ne s’applique pas qu’aux fruits et légumes. Les fleurs sont, elles aussi, concernées. Du côté de Vézénobres, à Martignargues, Céline Bros a créé, en juillet dernier, sa petite ferme florale “Fleurs Raison“ et milite avec le Collectif de la fleur française pour remettre sur le marché, et au goût du jour, la fleur locale et de saison. « De la même manière que l’on ne mange pas de fraises en décembre, on ne devrait pas avoir de roses pour la Saint Valentin. Elles sont bien souvent importées du Kenya », révèle-t-elle. 

Avis aux amateurs donc. A contrecourant du marché mais dans le respect des saisons, c’est en été que la rose est de rigueur ! 

Auparavant employée dans le domaine de la direction d’entreprise, Céline Bros, aujourd’hui âgée de 41 ans, a tout plaqué pour revenir dans le Gard où elle a grandi. Sur 2 500 mètres carrés de terre, elle cultive, en permaculture, un terrain sans serre, labellisé bio, où s’épanouissent anémones, tulipes, cosmos, narcisses, pivoines… 

Produire en France

Adepte du “slow flower“, Céline Bros était attirée par l’entrepreneuriat autant que par les fleurs. « Je ne suis pas une pionnière en la matière, tient-t-elle à préciser. Avec le Collectif de la fleur française, nous nous attelons à faire de la pédagogie auprès des fleuristes et des consommateurs. » Le saviez-vous ? Chez un fleuriste, huit fleurs sur dix proviennent en moyenne de l’étranger. Un préjudice écologique alors même que, « en France, affirme la Gardoise, nous avons la chance de pouvoir avoir des fleurs toute l’année, produites avec des procédés de voiles d’hivernage »

Cet import de fleurs a des conséquences environnementales. Malgré les labels de commerce équitable affichés, beaucoup de polluants chimiques interdits en France polluent les fleurs en provenance de l’étranger. De même, la mousse florale vendue chez les professionnels est trop souvent issue de la pétrochimie ! 

« Nos bouquets ne sont pas plus chers que les fleurs conventionnelles. C’est même parfois le contraire, assure Celine Bros. Pour exemple, un bouquet de fleurs de campagne se vend aux alentours de 15 euros. » 

En vente directe, auprès des fleuristes ou des grossistes, les fleurs de Céline sont également distribuées chez Satoriz à Nîmes et aux Halles bio de Vézénobres. Et pour les événements privés, la jeune professionnelle bourgeonne d’idées. 

Celine Bros cultive les fleurs de la raison. Martignargues le 20/02/23.Photo by Patrick Aventurier