Pause café

Ergonomie: les bonnes pratiques de La Botte Gardiane

Par Ysis Percq. Photographies : Jean-Claude Azria

Dans une usine pensée pour le bien-être des salariés, l’entreprise familiale parie sur la qualité des conditions de travail.

Lorsque La Botte Gardiane a été reprise à la barre en 1995 par Michel Agulhon, les bonnes conditions de travail n’étaient pas vraiment au cœur des préoccupations. Spécialisée dans la fabrication de chaussures, sandales et accessoires en cuir, l’entreprise assurait sa production dans un petit atelier à La Calmette, en périphérie nord de Nîmes. « C’était vétuste. Les toilettes étaient à l’extérieur. Les quelques salariés faisaient tout, comme des hommes-orchestres », se souvient Julien Agulhon, le fils, qui à la fin des années 2000, a repris l’entreprise avec son frère Antoine et sa sœur Fanny. Impossible pour la fratrie de travailler dans ces conditions. « À l’époque, chaque fois que j’allumais l’aspirateur, le nuage de poussière qui s’en dégageait m’inquiétait », raconte Antoine Agulhon, aujourd’hui directeur général. Pour ne pas répéter ce schéma, les Agulhon ont choisi de placer les bonnes pratiques en faveur du bien-être au travail et de l’environnement parmi les priorités de leur société, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2007. Depuis 2018, les 25 salariés travaillent dans une usine lumineuse et fonctionnelle, à Aigues-Vives.

Florilège des bonnes pratiques mises en place à La Botte Gardiane :

Voir

L’atelier est conçu avec de grandes fenêtres laissant entrer la lumière du jour. Par ailleurs, tous les postes de travail sont dotés d’un éclairage LED, afin de limiter la fatigue des yeux tout en assurant une économie d’énergie.

Entendre

Pour contenir le son, parfois conséquent des machines, les parois de l’atelier sont pourvues de petites perforations.

Respirer

Un système centralisé d’aspiration des solvants et des poussières, aux exigences supérieures aux normes en vigueur, est installé pour protéger les salariés des inhalations de colles et de particules fines.

Se reposer

Les salariés qui le souhaitent, exceptés les vendeurs en boutique, peuvent choisir, de condenser leurs heures de travail sur quatre jours par semaine. Une confortable salle de pause, équipée d’un baby-foot et d’une table de ping-pong, permet à chacun de pouvoir décompresser de temps à autre dans la journée.

S’adapter

Une souplesse est accordée aux salariés dans l’aménagement de leurs horaires en cas de besoin de se libérer pour raison personnelle. Sur une fiche, qui sera bientôt numérisée, les employés indiquent leurs heures à rattraper. Ils peuvent également choisir de les déduire ou de les reporter.

Alterner

Afin d’éviter les troubles musculo-squelettiques (TMS), l’entreprise prévient des gestes à répétition. Ainsi, les employés passent d’un poste à l’autre sur toute la chaine de fabrication et ne sont pas affectés à une seule tâche. Couture, collage, préparation des cuirs, teintes… Récemment, La Botte Gardiane a fait appel aux compétences des élèves du lycée technique d’Alès pour créer une machine capable de plier et d’assouplir la botte, évitant aux employés cette opération sollicitante pour les muscles.

Faire durer

Au-delà de la protection de ses employés, l’entreprise assure à ses clients une durabilité de ses produits en proposant un service après-vente à vie.