Objectif terre

Spécial Menuiseries valorise les déchets générés par son activité

Par Alissandre Allemand . Photographies : Jean-Claude Azria

Installée à Milhaud, l’entreprise a noué un partenariat avec une société drômoise pour réduire son impact environnemental.

Réduire les déchets générés par son activité, c’est le credo de Spécial Menuiseries, une société milhaudoise de 60 salariés qui englobe aujourd’hui cinq sites dans le Gard et l’Hérault.

« Notre métier consiste à commercialiser, à déposer et à poser des fenêtres, des portails ou encore des clôtures. Nous générons donc énormément de déchets de bois, métalliques, verre, PVC et chimiques. Et je commençais à trouver quelque peu traumatisant de jeter tous les éléments dans la même benne », résume le dirigeant Nicolas Debay. Dès lors, la nécessité s’est vite imposée de mettre en place un système de tri. Spécial Menuiseries y a vite trouvé un double avantage pour l’environnement et... sa trésorerie. « La location d’une benne de déchet industriel banal (DIB) où l’on se débarrasse du tout-venant, sans tri, va tripler ou quadrupler dans les trois prochaines années. Actuellement, elle coûte en moyenne 200 euros par tonne de déchets. Nous voulions aussi anticiper cette inflation tarifaire, pour ne pas être concernés le moment venu », poursuit le dirigeant.

"Je commençais à trouver ... traumatisant de jeter tous les éléments dans la même benne"

Nicolas Debay

Spécial Menuiseries a ainsi changé de posture pour devenir acteur, et non victime, du changement. Dès lors, l’entreprise gardoise s’est mise en quête d’un partenaire à même de collecter ses déchets triés pour mieux les valoriser. C’est dans la Drôme, à Valence, qu’elle l’a trouvé. « La société Valorsol vient récupérer nos déchets de menuiseries que nous conditionnons sur des palettes de récupération. Quand les seize palettes qui composent les semi-remorques sont pleines, le transporteur les remonte à Valence afin que les déchets soient valorisés. Le bois est concassé dans une usine dédiée, les vitrages refondus, et le PVC retraité. Concrètement, avec une vieille fenêtre on en réalise une nouvelle », assure Nicolas Debay.

Convaincue par le résultat, l’entreprise n’a pas souhaité en rester là. Dès lors, tout ce qui peut connaître une seconde vie est soigneusement trié. Ainsi, l’aluminium est donné aux gens du voyage ; les déchets chimiques sont traités à Beaucaire par Chimirec ; et les cartons et gravats dits propres sont orientés vers Bennes 30 ; tandis que la Poste s’occupe du papier…

Au fil des mois, ces transformations en ont engendré bien d’autres dans l’entreprise. Aujourd’hui, des toilettes japonaises, plus économes en eau, ont été installées partout. Des détecteurs volumétriques assurent l'exctinction des lumières ; et les chauffages sont bloqués à 21°C dans toutes les pièces...

"Tout ce qui peut connaître une seconde vie est soigneusement trié"

Des considérations matérielles génératrices de réflexions plus poussées sur le bien-être au travail.

Depuis peu, des arbres fruitiers et un potager partagé ont été plantés, et une salle de jeux et un boulodrome aménagés.

Spécial Menuiseries en chiffres
  • 5 sites dans le Gard et l'Hérault
  • 60 salariés
  • 4,5M€ de chiffre d'affaires